Martine Doytier, « Affiche de l’exposition de Flayosc », 1971,
gouache et encre de Chine sur papier, 60 x 48,5 cm.
Collection Madame et Monsieur Musnier, Ampus. Inv. MD46.
La surprise a été grande lorsque a été découvert, lors d’une visite rendue à des collectionneurs de Martine Doytier, qu’ils étaient en possession d’une affiche inconnue !
L’étonnement fut encore plus grand lorsque l’examen révéla qu’il s’agissait d’une œuvre originale, réalisée à la gouache et à l’encre de Chine. Il s’agissait de l’affiche de la première exposition de Martine Doytier, celle de décembre 1971 à la galerie Art’O de Flayosc dans le Var et qui s’était tenue dans un local attenant au restaurant « La Cour » appartenant à Madame Juliette Cotton.
Était-ce un projet pour une affiche qui devait être imprimée ou un original utilisé uniquement sur le lieu de l’exposition ? Nous ne le savons pas. Mais comme aucun exemplaire imprimé de cette affiche n’est connu, cela fait pencher pour la deuxième supposition. De plus, les moyens de l’organisateur de l’exposition, Frédéric Altmann, étaient réduits et ne lui permettaient pas d’éditer une affiche.
Martine se mit donc à l’ouvrage, elle dessina les textes à la main, remplit les lettres à l’encre de Chine et peignit l’illustration à la gouache (1). La scène peinte s’ouvre, au sens propre du terme, sur un paysage lumineux, et on retrouve le carrelage noir et blanc caractéristique de certains de ses tableaux, tel que La Clinique des poupées.
Enfin, c’est certainement avec quelque réticence que Martine apposa l’inscription « Art naïf » au bas de l’affiche car, déjà, elle n’aimait pas que sa maladresse picturale – qu’elle essayait de combattre tableau après tableau – l’assimile aux artistes « naïfs » dont elle se moquait un peu.
Mais cette forme d’art était à la mode au début des années 70 et, lorsqu’on est une jeune artiste de 24 ans qui a la chance de faire sa première exposition, il est difficile de ne pas céder aux demandes de l’organisateur.
(1) : Martine Doytier ayant toujours peint à l’huile, il s’agit de sa seule gouache connue.