Martine Doytier, « La Marchande de poissons », 1972, huile sur toile, 46 x 61 cm.
Collection Frank Horvat. Inv. MD06.
Peint peu après sa première exposition personnelle à la galerie Art’O qui s’est terminée le 30 janvier 1972, La Marchande de poissons, prouve que Martine Doytier cherche toujours à acquérir une maîtrise de plus en plus affirmée pour chacune des œuvres qu’elle réalise.
Dans cette poissonnerie qui semble l’avoir tout particulièrement intéressée, si le mur du fond, la porte et la fenêtre sont rapidement traités, il n’en va pas de même pour le personnage. Le modelé du visage de la marchande est peint tout en finesse et la lumière joue sur ses volumes. Sa bouche aux lèvres entrouvertes est réaliste et ses yeux sont de véritables yeux « Doytier ». Ils sont expressifs, travaillés dans le détail et ombrés avec toute l’attention que requiert un regard profond dont on a du mal à se détacher. La marchande vous suit des yeux, dit-on de ce tableau. Effectivement, son regard vous saisit et vous accroche, tout comme celui de Martine.
Quant à l’étal de poissons et de crustacés, il touche à la performance picturale. Là, nous sommes bien dans une poissonnerie. Les yeux des poissons sont brillants, leurs écailles luisent et la marchandise est de qualité. Sole, congre, mulet, loup, rascasse, vieille, langouste, homard, thonine, sar, murène, girelle royale, bonite, denti, petite sériole, dorade royale, baliste, maquereau espagnol, gobie, sévereau et dorade grise sont proposés et la poissonnière est très fière de ce choix magnifique et varié offert à sa clientèle !