Martine Doytier, « La Peinture de l’autobus », 1982, huile sur panneau Isorel, 27 x 35 cm.
Collection Jean Ferrero, Nice. En dépôt à L’Artistique, Donation Jean Ferrero, Nice. MD31.
En juin 1982, Martine Doytier reçoit une commande de la Ville de Nice qui souhaite célébrer le 150e anniversaire de son réseau de transports en commun. Il lui est proposé de peindre entièrement un autobus urbain qui circulera ensuite sur le réseau et transportera des voyageurs.
Afin de présenter son projet au jury de sélection, elle réalise plusieurs études préparatoires qui lui permettent de mettre au point le dessin d’une longue déchirure qui fera le tour de l’autobus et dévoilera un univers technique improbable. Plusieurs dessins au crayon noir, très détaillés et sombres, montrent que l’intérieur de cet autobus sera fait de roues, courroies, bielles et tuyaux.
Pour affiner sa technique et mettre au point la gamme de couleurs, elle peint La Peinture de l’autobus, un petit tableau représentant la déchirure située à l’arrière gauche du véhicule, juste sous la plaque d’immatriculation. On y aperçoit deux personnages chauves au travail, pris au milieu de la mécanique, clé plate en main et à l’air un peu inquiet. Ils ne seront pas conservés dans le projet final. L’un d’entre eux s’agrippe à la carrosserie, l’autre a un pied qui dépasse et qu’il pose sur les pinceaux de la desserte de travail de Martine. Le monde peint et le monde réel se mélangent. Un écrou, provenant très certainement des entrailles de l’autobus, est d’ailleurs posé au milieu des tubes de couleur.
Peu après, en novembre et décembre 1982, c’est à la peinture du véritable autobus que Martine devra s’attaquer.