LA BERGÈRE
1971

Martine Doytier, « La Bergère », 1971, huile sur toile, 33 x 42cm.
Collection Madame et Monsieur Musnier, Ampus. Inv. MD09.

La Bergère qui garde ses moutons auprès d’une église fait partie des toutes premières œuvres peintes par Martine Doytier, immédiatement après le Paradis terrestre. La scène se déroule à Sauze, un village du Haut-Pays niçois, et la bergère, qui se nomme Victoria Clari, garde ses moutons devant l’église du village. Martine venait souvent à Sauze car des amis y possédaient une maison.

La simplicité du visage de la bergère, le dessin sommaire des formes générales, la distribution mécanique des feuillages et la façon rapide de peindre les animaux nous renseignent sur la date de réalisation du tableau : nous sommes au tout début de l’année 1971, certainement en février.

C’est à ce moment qu’apparaissent les premières tentatives de paysages en perspective : un premier plan avec la bergère et son chien, un second avec ses moutons et un arbre, un troisième avec la petite église, son clocher, le mur du cimetière et les deux arbres de droite au feuillage distribué sur un seul plan. L’arrière-plan, lui, est à peine esquissé et le ciel n’est qu’un aplat prestement peint tout comme les champs et la route du premier plan.

Si l’on s’attache au visage de la bergère, on remarque qu’il rappelle celui d’Ève dans le Paradis terrestre. Les joues sont bien roses, car elle vit au grand air, les yeux sont grands ouverts et le regard est planté droit dans celui du spectateur. Elle est bergère et fière de l’être !

Le tableau est signé en bas à droite : « DOYTIER. M. ». Dans le Paradis terrestre, le « M » était placé avant le nom, ici il est passé après. Martine hésite encore sur sa manière de signer et si la forme des lettres de son nom écrit en majuscules est définitivement fixée, elle hésite encore sur la place de l’initiale de son prénom.